Sécheresse : nouvel arrêté préfectoral restreignant l’usage de l’eau. Thuret est concerné.

Renforcement des mesures de restriction d’eau dans le département

Source : http://www.puy-de-dome.gouv.fr/renforcement-des-mesures-de-restriction-d-eau-dans-a7789.html 

L’arrêté : http://www.puy-de-dome.gouv.fr/IMG/pdf/arrete_renforcant_les_mesures_de_restriction_des_usages_de_l_eau_-_25072019.pdf

Anne-Gaëlle BAUDOUIN-CLERC, Préfète du Puy-de-Dôme a réuni ce 24 juillet 2019 le comité de suivi de la situation hydrologique afin de renforcer les mesures de restriction des usages de l’eau en vigueur depuis le 4 juillet dans le département. La situation hydrologique, déjà délicate depuis le début de l’année, s’est encore détériorée depuis cette date.

Face à ce constat, Madame la Préfète a décidé de placer le département du Puy-de-Dôme en situation d’alerte renforcée pour le réseau d’eau potable. Un arrêté préfectoral précise les mesures à respecter à compter du vendredi 26 juillet :

Sur l’ensemble du département, l’usage de l’eau à partir du réseau d’eau potable hors consommation courante est :

  • interdite de 8h à 20h pour l’arrosage de plants, fleurs, potagers, green, jeux, espaces verts.
  • interdite TOUT LE TEMPS pour :
    • les fontaines et jets d’eau alimentés par le réseau d’eau potable sans recyclage ;
    • le lavage des véhicules, hors des installations spécialisées équipées de recyclage d’eau, sauf pour les véhicules ayant une obligation réglementaire (véhicules sanitaires ou alimentaires) ou une obligation technique (bétonnière…) et pour les organismes liés à la sécurité ;
    • les manœuvres des bouches/bornes incendie sauf exercices de sécurité indispensables ;
    • le nettoyage de bâtiments, hangars, locaux de stockage (en dehors de la nécessité de salubrité publique et pour raisons sanitaires) ;
    • le remplissage des piscines individuelles, hors première mise en eau des bassins en construction,

S’ajoutent à ces mesures de restriction :

  • A l’échelle des bassins de l’Allier, de la Dore, de la Sioule, de l’Alagnon, de la Dordogne et de l’Ance qui sont en niveau d’alerte avec de 10h à 18h :
    • l’interdiction des prélèvements dans le milieu naturel,
    • l’interdiction de remplissage des plans d’eau,
    • la mise en place de dispositions pour les Installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).
  • A l’échelle du bassin du Cher amont : en niveau « crise » avec  :
    • interdiction de tous les prélèvements à l’exception de ceux répondant aux exigences de santé, de salubrité publique, de sécurité civile et d’alimentation en eau potable de la population.
    • interdiction d’utiliser l’eau potable pour d’autres usages que l’alimentation en eau potable de la population, la santé, la salubrité publique et la sécurité civile.

Une situation dégradée

Ces mesures sont prises avec l’appui de données et d’éléments de terrains dont disposent les différents services de l’État impliqués dans la gestion de l’eau.

  • Données météorologiques

Le cumul des précipitations depuis le 1er janvier est très déficitaire. Les taux normaux de précipitations n’ont été atteints sur aucun mois de l’année jusqu’à maintenant. Le déficit pluviométrique est quasiment de 50 % dans le département, principalement en Limagne et dans l’Est du Sancy.

Les prévisions de Météo-France pour la quinzaine à venir prévoient un maintien des températures élevées (jusqu’à 40°C puis une baisse à 30 °C) et des précipitations variables sous forme orageuse et très localisées qui n’impacteront que très peu le déficit pluviométrique.

Bilan pluviométrique

  • Barrages

Le comité de gestion du barrage de Naussac situé en Lozère a acté la réduction de la quantité d’eau lâchée dans la rivière Allier pour soutenir son débit. L’objectif est de pouvoir économiser l’eau des retenues et garantir une capacité de soutien jusqu’à la fin de l’année 2019 mais cet abaissement entraîne de fait, le passage de l’Allier et de ses affluents en niveau d’alerte. Il s’agit d’une première pour la rivière Allier qui n’a jamais été impactée par des restrictions jusqu’à maintenant.

La retenue de la Sep, située au nord du département pour soutenir la Morge n’est plus remplie qu’à 8 % et ne permettra pas de répondre aux différents besoins du territoire alors même que des mesures de gestion ont été prises avant la crise.

  • Cours d’eau

Les débits des principaux cours d’eau et des affluents ont drastiquement chuté :

  • l’Allier, la Sioule, la Dore, l’Alagnon sont passés au-dessous de leurs débits d’alerte.
  • Le Cher amont est passé largement au-dessous du débit de crise.
  • La Morge, le Jauron, l’Eau Mère, le Sioulet, l’Ailloux, le Sioulet, la Morge, la Couzes d’Ardes, le Bedat et l’Ambène ont atteint leur débit réservé (débit minimal à préserver).

Par ailleurs, certaines zones du département drainées par les petits cours d’eau proches des sources sont assecs ou avec un écoulement faible.

  • Nappes phréatiques

Les niveaux des nappes sont bas, voire très bas en raison d’un faible taux de recharge à l’automne et en début d’hiver. À certains endroits, notamment dans la Chaîne des Puys, les niveaux des nappes atteignent des records jamais connus. L’Agence régionale de santé (ARS) suit attentivement l’évolution de la situation pour pouvoir apporter des solutions aux collectivités qui pourraient être impactées par la diminution de la ressource en eau potable. À ce jour 5 communes ont fait des demandes d’autorisations temporaires d’utilisation de ressources de secours : Pionsat, Picherande, Lachaux, Chateldon et Charensat.

L’eau est un bien commun

La profession agricole à travers la chambre d’agriculture s’est organisée pour mettre en œuvre des tours d’eau sur plusieurs secteurs afin de diminuer les prélèvements. Les industriels du département qui prélèvent la ressource en eau ont mis en place depuis 2006 des plans d’utilisation rationnelle de l’eau qui ont permis de diminuer leurs prélèvements de 30 % en 12 ans.

De façon plus large, il est indispensable que chacun d’entre nous prenne toute disposition pour avoir une gestion économe de l’eau que ce soit à partir des prélèvements dans les cours d’eau ou à partir des réseaux de distribution d’eau publics. L’eau est un « bien commun », chaque citoyen doit faire preuve de civisme pour éviter de porter atteinte à cette ressource indispensable.

Le suivi des débits est assuré au quotidien par les services de l’État, ce qui permettra de renforcer ou de lever les mesures prises en tant que de besoin par un nouvel arrêté préfectoral. Ces mesures sont applicables jusqu’au 30 septembre 2019.

Pour plus d’information sur les situations de sécheresse en France et les restrictions d’usage, vous pouvez consulter le site internet Propluvia. Il permet en temps réel de connaître les mesures de restriction en cours sur le territoire national.

Liste des communes concernées par les restrictions de prélèvements

liste des communes concernées par les restrictions de prélèvements (format pdf – 1.1 Mo – 24/07/2019)

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