Inauguration du nom de l’école publique de Thuret – Ecole Publique Marcel BALNY

Les discours

Discours inauguration école publique Marcel BALNY

Présentation du travail des élèves Par Joëlle PROLHAC-BARDIN

La recette exceptionnelle du Tolérance cake en lecture pupitre par trois élèves de CM

Des photos réalisées par Guillaume SCACHE et Vincent BOUCHET : Dossier photos inauguration plaque BALNY

Vous avez fait des photos de cette belle inauguration ?

Vous voulez bien nous les communiquer ?

Merci de nous les faire passer par clé USB ou par mail mairiedethuret@wanadoo.fr …

Nous les publierons sur le site avec le nom de l’auteur sauf si vous ne le souhaitez pas.

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En présence de la famille de Marcel BALNY, de Christine PIRES-BEAUNE, députée, Jacques-Bernard MAGNER, sénateur, Claude BOILON, conseiller départemental rapporteur général du budget, de nombreux maires, présidents, vice-présidents intercommunaux et élus des communes environnantes, de l’équipe municipale, de l’équipe enseignante de l’école et de nombreux enfants, Clara, Alexia, Loan, Anna et Ophélie qui ont dit les textes, des enfants créateurs de la plaque et de nombreux élèves de l’école, de Christine FOURNET-FAYAS représentant l’inspection de l’Education Nationale, des agents territoriaux de la commune, des anciens maires, adjoints et conseillers des équipes municipales, des anciens enseignants et ATSEM de l’école, de Nicole GUILLIEN aquarelliste et émailleuse sur lave, et de nombreux habitants, voisins et amis de l’école.

Plaque Marcel BALNY

Lave émaillée réalisée par des élèves de l’école et Nicole GUILLIEN, artiste céramiste à Artonne

 Le texte du discours d’introduction

Aujourd’hui nous allons découvrir une plaque conçue par des enfants de l’école et réalisée par Nicole Guillien artiste-céramiste à Artonne.

Cette plaque est en l’honneur de Marcel BALNY, ancien maire, pour qui les enfants de sa commune, les écoles publiques dont il avait la charge étaient le cœur de ses actions d’élu.

En découvrant cette belle céramique, nous inscrivons définitivement son action dans l’histoire de l’école publique de Thuret. Le nom de Marcel BALNY continuera d’avoir du sens dans l’esprit des élèves qui ne l’ont pas connu.

En juillet 2003, Marcel Balny écrivait :

« C’est l’exode, 1940, la fuite devant l’envahisseur, l’armée allemande. Après avoir abandonné maison, troupeau, voitures et chevaux, des jours et des jours de fuite. Le train, le dernier, s’arrête dans une petite gare de Limagne, à Thuret. Il n’ira plus loin. Nous non plus. Nous sommes 1200. Nous avons faim, nous sommes fatigués, sans argent, vraiment démunis de tout.

Alors nous partons dans le village. Une grande et belle maison est là, dans la côte qui mène au château. Mais assistance, logis et nourriture nous sont refusés.

Nous continuons et chez des pauvres gens sans beaucoup de moyens mais au grand cœur, nous trouvons un endroit pour dormir, pour manger.

Voilà la charité soi-disant chrétienne. Celles des riches, une utopie ; et celle des pauvres vient naturellement du cœur.

J’étais un petit garçon à cette époque très dure (il avait 15 ans), j’ai travaillé, travaillé, et un jour je suis devenu quelqu’un dans cette commune. Pendant trente ans je l’ai dirigée. Mais certains souvenirs douloureux ne se sont jamais effacés. »

Oui, Marcel Balny a débuté sa vie de jeune homme le 19 juin 1940 à Thuret comme réfugié, fuyant les ravages de la deuxième guerre mondiale. Son village natal, Montdidier, dans la Somme, est annexé par l’Allemagne nazie. Il a vécu cet exode qui a déplacé des centaines de milliers de personnes, séparé des familles, perdu son frère Marc dans un bombardement du côté de St Pierre le Moutier dans la Nièvre.

Il aurait pu devenir un jeune homme aigri, éteint, marqué à jamais par la guerre, la fuite, la séparation, la mort.

Mais non. Peut-être aidé par la solidarité du boulanger, du boucher, du maire du moment qui organise des soupes populaires, Marcel Balny reste à Thuret, y travaille comme commis de ferme puis comme métayer sur une ferme de 18 hectares avec 2 chevaux et 10 vaches jusqu’en 1951.

Il entre à la JAC, la jeunesse agricole chrétienne. Il y apprend la discussion, le respect de l’autre, l’action collective pour vivre ensemble, mieux.

Il fait du théâtre ; il aimait ça. A Montdidier, il était déjà monté sur les planches.

Il se marie avec Marie-Thérèse le 12 mars 1946. Ils auront quatre enfants.

En mars 1949, il crée avec l’instituteur, M. Pargue, un club de foot à Thuret : l’Etoile Sportive Thurétoise. Il jouait avant-centre ou ailier et parfois gardien de but.

Soixante-sept ans plus tard, le club existe toujours et cette année une équipe a gagné son ticket pour monter d’une division.

En 1951, laissant la ferme, il entre chez Bergougnan à la production de pneus pour les camions. En 1964 il devient chauffeur-livreur chez Verdier-Boyer, un grossiste en vin de Clermont. Puis entre à la Coopérative des Blés du Puy de Dôme qui deviendra Domagri. Il gèrera le silo d’Ennezat jusqu’à sa retraite en juin 1983.

Il y a créé le syndicat CFDT. A été délégué du personnel chez Bergougnan puis chez Domagri. S’est engagé en politique à gauche. N’a pas cessé de se former grâce au syndicalisme.

Et dans le même temps, Marcel est élu conseiller municipal en 1959. Il devient président du comité des fêtes, participe très activement à l’Amicale des Parents et Amis des écoles publiques de Thuret. Il est réélu en 1965 et en 1971, lors de son troisième mandat, il est élu maire.

Il est maire durant 5 mandats, 30 ans, jusqu’en 2001.

Marcel Balny est un militant. Il l’a été toute sa vie, soutenue par Marie-Thérèse malgré les absences, les réunions nombreuses, les engagements à tenir.

Né dans l’histoire du monde, il a marqué l’histoire de la commune.
Avec son conseil municipal et ses adjoints il a contribué à faire vivre Thuret alors que la population ne cessait de diminuer, attirée par la ville.

Quelques-unes de ces actions emblématiques comme maire ?

En 1971 débute à Thuret les travaux du « tout-à-l’égout » et de la station d’épuration qui se termineront en 1982 avec la création de la station.

De 1972 à 1977 ce sont des travaux importants sur l’église (clocher, charpente, crépissage, toiture…)

En 1973 c’est la création de la première classe enfantine.

En 1974 la mairie achète trois terrains pour y créer un lotissement à La Caud

En 1983 : création de l’éclairage public à Thuret comme à Chassenet. Avant, vous l’avez compris, les rues étaient noires.

En 1984 : début de la construction de l’école. C’est le choix des entreprises, la recherche des meilleurs financements… L’inauguration de l’école aura lieu le 7 décembre 1985 avec Arsène BOULAY, président du Conseil Général, Edmond VACANT, député, Gérard BOCHE, conseiller général, M. SOUCHON, sous-préfet de RIOM, Gérard DUTHY, inspecteur départemental de l’éducation nationale…

En 1987 aménagement de la place de l’église avec le déplacement du monument aux morts.

En 1988 construction de 6 logements HLM, les premiers de la commune.

En 1988-89 toujours c’est la création de la première cantine. Auparavant les enfants mangeaient au restaurant qui est devenu la Marmite.

En 1989-90 la municipalité donne un nom à chaque rue de Thuret et de Chassenet.

En 1990 c’est le premier ordinateur au secrétariat de mairie.

En 1992 c’est l’agrandissement du groupe scolaire qui passe de trois classes à quatre classes en intégrant la classe unique de Chassenet.

De 1993 à 1995 c’est le remembrement, compliqué à souhait. Marcel disait qu’il était plus simple de ne pas avoir lui-même de terres pour piloter le mieux possible ce remembrement en restant neutre et équitable.

En 1995, création du lotissement HLM du Courniolet. 10 logements. Ce qui porte à 16 logements sociaux locatifs. Ces logements ont permis à des familles avec de jeunes enfants de s’installer à Thuret. Certaines y sont restées. Leurs enfants ont fréquenté l’école et ont permis de maintenir les quatre classes, avec le soutien engagé de l’inspecteur de l’éducation nationale, dans un contexte de diminution de population.

Et je ne parle pas de l’étang des Aurancheix, de la voirie, des trottoirs, de la sécurité autour de l’école, des changements de locaux pour la mairie…

De 1993 à 2000, Marcel a participé avec bonheur aux marathons des jeunes journalistes organisés par le réseau d’écoles avec la participation de journalistes de La Montagne et d’autres médias et de nombreux partenaires. Il aimait cette approche citoyenne de l’information, cet apprentissage citoyen du monde, ce travail en partenariat. Il répondait volontiers aux enfants qui l’interrogeaient sur ses missions de maire, qui voulaient savoir ce que faisait un maire dans sa commune, à quoi il servait, les raisons qui le poussaient à agir ainsi au service de tous.

Vous l’avez compris, Marcel BALNY aimait son école, aimait les enfants de la commune, voulait le meilleur pour qu’ils deviennent des citoyens éclairés, ayant de solides compétences pour leur permettre de faire leurs choix de vie.

Vous, les enfants de l’école, vous ne l’avez pas connu. Il est décédé le 7 mars 2013 à 87 ans.

Vous connaissez l’album Plouf !, Mademoiselle Sauve-qui-peut, Mademoiselle Tout-à-l’envers et bien d’autres… mais vous ne connaissez pas leur auteur, Philippe CORENTIN.

Vous connaissez sûrement des poèmes de Victor HUGO comme la chanson de grand-père

Dansez, les petites filles,

Toutes en rond,

En vous voyant si gentilles,

Les bois riront.

Dansez, les petites reines,

Toutes en rond,

Vos poupées sous les frênes

S’embrasseront.

Dansez, les petites folles,

Toutes en rond,

Les bouquins dans les écoles

Bougonneront…

Et nous les adultes nous nous souvenons de Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, je partirai…

Mais vous n’avez jamais connu leur auteur qui est mort juste 100 ans avant que votre école naisse !

Maintenant vous savez qui était Marcel Balny, vous avez rencontré l’un de ses enfants, Dominique, qui vous a parlé de son père ; vous savez ce qu’il a fait en tant que maire pour les élèves qui étaient là avant vous, qui sont devenus parents, dont les enfants ont peut-être eux-aussi été élèves dans votre école.

L’histoire continue. Marcel BALNY, ses adjoints et conseillers ont écrit une belle page d’histoire de notre commune.

Nous pouvons tous les remercier.

Cette belle plaque que vous avez réalisée nous aidera très longtemps à nous en souvenir.

A vous les enfants de créer l’histoire qui va suivre, la plus belle possible.

Merci

Pierre LYAN,

Maire de Thuret

Vendredi 20 mai 2016

Le texte de présentation du travail des élèves

Texte inauguration plaque

Joëlle PROLHAC-BARDIN, ancienne directrice de l’école, conseillère municipale et moteur du projet

Lorsque nous avons pris la décision de donner à notre école le nom de Marcel Balny, nous avons pensé qu’il était important que les enfants et leurs enseignants soient fortement impliqués dans ce projet.

Premièrement pour découvrir ou redécouvrir qui était Marcel Balny, ses origines, son implication dans le vie communale et plus particulièrement sa volonté de donner aux enfants les moyens d’apprendre dans les meilleurs conditions pour qu’ils puissent devenir des femmes et des hommes libres d’agir et de penser. Grace aux témoignages, aux documents d’archives et autres, les élèves pourront ainsi reconstituer le portrait de l’homme et de l’élu. De belles leçons « d’instruction civique » qui font mentir ceux qui prétendent que l’école n’en donne plus.

Ensuite pour la création de la plaque commémorative . les enfants et les enseignants la verront chaque jour, il semblait donc naturel qu’ils pensent le message délivré par cette plaque et le décor. Les enfants ont participé sur la base du volontariat. Nous sommes très vite arrivés aux symboles caractérisant une école : des enfants, des adultes, ensemble et des symboles traduisant la notion d’apprentissage. Dans quelques minutes vous découvrirez le résultat de ce travail. Pour la réalisation, nous avons fait appel à Nicole Guillien, une artiste locale qui travaille la lave émaillée. Les jeunes illustrateurs ont rencontré Nicole Guillien dans son atelier et ont échangé avec elle par internet pour donner leur avis ou demander des explications.

Parallèlement les CM de Geneviève Jeannet travaillent sur un projet départemental sur le thème de la tolérance qui aboutira à la production d’un ouvrage recueillant les productions des élèves. La tolérance étant un des enseignements fondamentaux de notre école publique laïque, nous avons souhaité vous présenter un exemple de ces productions. Ce sont trois jeunes demoiselles qui ont écrit et illustré le texte. Elles vont le lire en lecture à trois voix, puis elles remettront à chaque élu un exemplaire de ce texte en souhaitant que chacun l’affiche dans son bureau et le cite chaque fois que cela sera nécessaire.

Après la découverte de la plaque et les hommages à Marcel Balny, vous pourrez découvrir de petites expositions dans l’école et bien sûr visiter les locaux. Nous terminerons ce moment par un pot de l’amitié.

La recette du Tolérance Cake par les élèves de CM

Tolérance cake

 

Ingrédients :

Du chocolat blanc et noir

Du beurre

Du sucre

De la levure

De la farine

 

Prenez le chocolat blanc et noir.

Faites fondre jusqu’à obtenir de la crème.

Mettez du beurre qui rappelle la tendresse, du sucre pour adoucir les vies, de la farine si douce qu’elle éveille les joies.

 

Si vous voyez des grumeaux, écrasez-les tous, vos malheurs s’effaceront.

Ajoutez la levure qui fait gonfler les cœurs.

Goûtez-le avec amour.

Si vous voyez qu’il manque quelque chose, rajoutez du respect et de la tolérance.

Regoûtez avec bonheur.

Mettez-le dans un moule en forme de cœur.

Faites cuire jusqu’à ce que vos cœurs gonflent.

Vous verrez, avec tous les ingrédients du tolérance cake, votre vie sera un régal.

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